Cette molécule, qui intrigue chercheurs et scientifiques, a été découverte en 1940 par des universitaires de l’Illinois qui affirment alors qu’elle est toxique. Elle appartient en effet à la famille des nombreux cannabinoïdes présents dans le chanvre, autrement nommé cannabis, dont la consommation est prohibée. Les études, controversées, ne reprennent qu’en 1963. C’est grâce à un chercheur de Jérusalem que sa structure exacte est révélée. Il apporte ainsi la preuve que le cannabidiol, appelé CBD et le tétrahydrocannabinol (THC) ont des effets totalement différents.
Riche de ces connaissances, des essais thérapeutiques sont menés dans les années 70. Depuis quarante ans maintenant, le CBD est utilisé pour traiter certaines pathologies et sa popularité ne cesse d’augmenter.
Le fonctionnement de la molécule
Le système endocannabinoïde du corps humain a été découvert il y a une cinquante d’années. Il est pourvu de deux récepteurs cellulaires. Les premiers, les CB1 logent dans le système nerveux central. Ce sont eux qui amènent à l’état « planant » lors de la prise de THC. Le CBD lutte d’ailleurs contre cet effet lors d’une prise conjointe des deux molécules en réduisant notablement l’euphorie ressentie.
Les CB2, quant à eux, se situent dans le système immunitaire et sont capables de le modifier.
Ces deux récepteurs principaux, alliés à d’autres récepteurs transitoires de l’organisme, influent entre autres, sur la sérotonine. Ils agissent notamment en lien avec les canaux TRP, qui signalent la douleur.
L’utilisation du CBD
Ses adeptes lui prêtent de nombreuses vertus et le corps médical l’utilise pour atténuer certaines pathologies.
Le cannabidiol est par exemple, utilisé depuis plusieurs années pour réduire les convulsions lors des crises d’épilepsie, principalement chez les enfants. La sclérose en plaque est aussi concernée par ce traitement.
Mais, il est principalement consommé en complément alimentaire. Ses effets anti-inflammatoires aident ainsi à mieux supporter les douleurs chroniques telles que l’arthrose rhumatoïde ou la fibromyalgie. Par ailleurs, son efficacité sur l’anxiété ou les crises d’angoisse ne sont plus à démontrer.
Les malades atteints de cancer l’utilisent pour endiguer les nausées et les douleurs dues à la chimiothérapie. Mais la prise de CBD jouerait aussi un rôle important dans la non-prolifération des cellules cancéreuses. L’alliance entre les CB1 et les CB2 provoquerait une apoptose, destruction des cellules malades.
Le cannabidiol est aussi utilisé en dermatologie, pour traiter des cas de psoriasis, d’acné ou d’eczéma. Il intervient d’ailleurs de plus en plus dans les produits de beauté achetés dans le commerce. C’est la solution bien être de plus en plus de consommateurs.
L’achat de CBD
La loi impose plusieurs règles qui régissent la vente du cannabidiol. La molécule doit ainsi être extraite d’espèces figurant sur une liste de variétés de chanvre bien définies. D’autre part, seules les graines et les fibres sont utilisables, les fleurs étant interdites à la vente en France. La teneur en THC ne doit pas dépasser les 0,2 % et doit être égale à zéro dans les produits finis.
Les vendeurs n’ont par ailleurs aucunement le droit de vanter les vertus des produits en vente.
Il semble que la loi en France soit amenée à évoluer, la justice européenne ayant déclarée fin 2020 « illégale l’interdiction de la commercialisation de produits à base de cannabidiol » dans notre pays. La législation va peut-être s’assouplir et devenir moins floue en s’alignant sur les pays européens.
Avant tout achat, il paraît aussi opportun de se renseigner sur les méthodes d’extraction de la molécule. Elles sont au nombre de trois mais non pas toutes, le même résultat. L’extraction à l’huile et celle par solvants liquides ne demandent pas de gros investissement de départ mais donne une huile moyenne. Il convient de privilégier l’extraction supercritique au CO2 qui génère une huile de haute qualité. Cette méthode n’utilise pas de composés chimiques et sa fabrication à basse température, garde aux terpènes du chanvre toutes ses vertus.
Le choix du revendeur
Sa popularité croissante a donné lieu à l’ouverture d’un grand nombre de magasins physique ou en ligne. Mais attention, il convient de bien vérifier la transparence des produits proposés et de décrypter les étiquettes et le taux de THC. D’autre part, le vendeur doit être en mesure de vous conseiller sur le dosage et sur la formule à choisir (crèmes, huiles …).
Les effets du cannabidiol n’en seront que plus efficaces si tous ces éléments sont réunis.